En quoi, le poney/le cheval peut-il être partenaire de médiation ?
Les bienfaits liés au cheval sont nombreux et reconnus depuis très longtemps.
Déjà, vers 400 ans avant J.-C., le Grec Xénophon disait : « le cheval est un bon maître, non seulement pour le corps mais aussi pour l’esprit et le cœur », et en 1751, Diderot écrit un traité intitulé : De l’équitation et de ses compétences pour se maintenir en bonne santé et pour la recouvrer, dans lequel il déclare qu’ « à chaque époque, on a reconnu que les exercices corporels étaient le moyen plus sûr et le plus efficace de maintenir en bon état une santé chancelante… Mais si les exercices présentent en général tous ces avantages, c’est bien l’équitation qui occupe la première place. Par son entremise, non seulement on peut soigner un grand nombre de maladies, mais on peut aussi les prévenir avant qu’elles ne se déclarent. ».
Dans le cadre de la médiation équine il se développe une relation inter-espèces. Ainsi, pour comprendre ce qui fait la spécificité de l’équidé, il est important de prendre conscience des fonctions réelles et/ou symboliques qui donnent une place aussi particulière, au cheval, dans la vie des hommes.
En effet, on peut identifier ces fonctions d’un point de vue :
L’intérêt de cette médiation est de pouvoir s’appuyer sur ces fonctions, selon les besoins de la personne bénéficiaire, induisant une mobilisation comportementale de la part de cette dernière :
Que la personne bénéficiaire soit à pied ou sur son dos, elle est mobilisée par la présence et le mouvement du cheval, ce qui l’oblige à ajuster ou à réajuster ses postures et la place qu’elle occupe dans l’espace : participation à la construction du schéma corporel.
L’approche du cheval mobilise consciemment ou non l’espace cognitif. Ce qui est à l’origine de toute rencontre, et engendre des apprentissages mobilisant : la mémoire, la compréhension, l’ajustement et l’analyse.
Développement du goût pour l’effort, qui fait naître la motivation.
Dans le cadre de la médiation équine l’éveil psychomoteur et sensoriel se développe.
Le cheval est un animal de mouvement, et de fait, induit et mobilise du mouvement : l’appareil musculaire est alors sollicité sans que la notion d’effort apparaisse.
Les différentes approches liées au poney/cheval ?
Il existe de nombreux termes pour désigner les activités liées au poney/cheval et à l’accompagnement des personnes en difficulté, profusion qui a tendance à provoquer : mélange et incompréhension.
Il me paraît donc nécessaire de faire un bref tour d’horizon :
Ici, nous parlons d’équitation, sous-entendu que dans cette pratique il y a monte du poney/cheval.
« adaptée » car dans ce cas la pratique du sport ou loisir est adaptée au handicap dont souffre le cavalier.
Dans ce cadre l’intention est thérapeutique et non pas l’apprentissage de techniques équestres. L’équidé en présence n’est pas forcément monté. En principe, celui qui pratique l’équithérapie doit avoir des connaissances médicales sur les différentes pathologies et sur les outils thérapeutiques adaptés, un savoir-faire et des connaissances et compétences équestres.
Technique qui fait partie intégrante de l’équithérapie. L’équidé est systématiquement monté, car l’hippologie met en jeu la biomécanique du corps humain et du corps du poney/cheval : l’animal sert d’appui mobile au patient qui adapte son tonus musculaire aux variations de position du dos du poney/cheval en déplacement, ce qui entraine des réactions neuromusculaires en chaîne.
Il s’agit, ici, de mettre en lien la relation homme et poney/cheval avec la motricité. Il n’y a pas forcément monte du poney/cheval, mais plutôt « travail avec le poney/cheval ».
Dans le cadre de la médiation avec le cheval, les séances sont essentiellement en individuel et dispensées auprès d'adultes ou enfants ayant des prolèmatiques liées aux émotions, aux troubles du comportement ... la technique de travail utilisée allie le sensoriel et la motricité, ce qui permet de développer de nombreux objectifs.
Travailler avec le cheval ne veut pas dire obligatoirement « monter » sur son dos, de fait, après une approche sensorielle (toucher ; caresser ; sentir ; brosser l’équidé) nous optons dans un premier temps (deux ou trois séances) pour la mise en place de parcours moteur, que la personne effectuera à pied avec comme partenaire le cheval qu’elle guidera en longe. Cela dans un but de rassurer les bénéficiaires dans leur contact avec l’animal.
J’ai pu constater de nombreuses fois que le travail à pied apporte quantité d’avantages et de bénéfices, et c’est même à pied qu’ont lieu des échanges particulièrement riches entre la personne et l’animal en termes de communication.
On remarque souvent que lors des premières séances les bénéficiaires ont peur de monter, et il est important de respecter cette peur car elle est nécessaire et fait partie de la thérapie. En effet, à pied, on peut travailler la communication verbale et surtout non-verbale, la sensorialité, la vue, l’odeur, l’ouïe, mais surtout le toucher.
Les objectifs à travailler sont nombreux :
Lorsque la personne se trouve sur le dos du poney/cheval, tous les sens sont en éveil : la vue, l’ouïe, l’odorat mais aussi les sensations somesthésiques (chaud ; froid ; pression) et proprioceptives (qui proviennent des muscles, des tendons et des articulations).
Ainsi, monté le poney/cheval permet de travailler :
Exemple de parcours moteur :